Il dansait, et ses pas, souples et vifs, s’envolaient comme de frêles oiseaux à la beauté éphémère. Il dansait, gracieux et magnifique, mais sur sa pâle figure s’étalait la fatigue gluante de ceux qui ont trop vécu, de ceux qui ont trop vu, et sa lente valse, suivant les serpents blancs à la gueule tâchée de sang, devenait le chant de l’abandon, l’hommage sans nom de l’abdication ! Il avait perdu le combat, et il dansait, lentement, si lentement, ses mouvements hypnotisant remuant à peine l’air lourd et la fumée âcre et mortelle qui s’agitait en étranges dragons autour de lui. De ses lèvres rouges s’élevait une étrange litanie, aux sons insensés, chimère baroque dansant le long des abîmes sombres de la folie ! Sa défaite était sublimée par la pâleur des brumes qu’il agitait le long de son corps maigre, marionnette aux mains du destin, poupée de chiffon au rebus, lancée là par le hasard, échoué sur le rivage pollué des mers sombres !
Qui était-il, lumière pâle, qui était-il, étrange danseur ?
Lente valse menée par les fils d’une destinée ratée.
Requiem d’une sublime défaite.
Il était, et il dansait.
Il était, le déchu.
Il était.
Un peu de prose poétique, pour animer mon instinct d'écrivaine...
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